Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la première cause de maladie professionnelle reconnue en France. Ils touchent les muscles, les tendons, les nerfs, les articulations, principalement au niveau du dos et des membres supérieurs.
Pour un QHSE ou un manager, comprendre comment ces troubles se développent est la clé pour mettre en place une prévention vraiment efficace – et pas seulement distribuer quelques affiches d’ergonomie.
Dans cet article, nous verrons :
ce que sont précisément les TMS ;
les mécanismes biomécaniques, organisationnels et psychosociaux en jeu ;
comment les TMS évoluent dans le temps (du signal faible à la pathologie reconnue) ;
les étapes concrètes d’une démarche de prévention efficace en entreprise ;
comment un outil numérique comme Winlassie peut soutenir la stratégie TMS.
Qu'est-ce qu'un TMS ? Définition et enjeux pour les entreprises
TMS : les parties du corps les plus touchées
Les troubles musculo-squelettiques regroupent un ensemble d’affections qui touchent :
les articulations (épaules, poignets, genoux, colonne…) ;
les muscles ;
les tendons et gaines tendineuses ;
parfois les nerfs périphériques (ex. : canal carpien).
Ils surviennent surtout :
aux membres supérieurs : cou, épaule, coude, poignet, main ;
au dos (lombalgies, dorsalgies, cervicalgies) ;
plus rarement aux membres inférieurs (genoux, chevilles).
Quelques exemples fréquents de TMS professionnels :
tendinite de la coiffe des rotateurs (épaule) ;
épicondylite (coude du « tennis elbow ») ;
syndrome du canal carpien (poignet) ;
lombalgies chroniques ;
tendinites des fléchisseurs/extenseurs des doigts.
Pourquoi les TMS sont un risque majeur au travail
Les TMS sont aujourd’hui :
la première cause de maladies professionnelles reconnues en France ;
une source majeure :
d’arrêts de travail,
de restrictions d’aptitude,
de désinsertion professionnelle,
de coûts directs (cotisations AT/MP, indemnités) et indirects (désorganisation, perte de compétences, qualité).
Au-delà des chiffres, les TMS :
réduisent la performance globale (baisse de productivité, erreurs, rebuts) ;
dégradent la qualité de vie au travail (douleurs, fatigue, démotivation) ;
impactent l’image sociale de l’entreprise (marque employeur, relations avec les IRP, etc.).
Comprendre les mécanismes des TMS : comment apparaissent-ils ?
Les TMS ne sont pas un « coup du sort ». Ils résultent d’un déséquilibre répété entre les contraintes imposées au corps et la capacité de récupération.
Le triptyque à l’origine des TMS : surcharge, répétitivité, manque de récupération
Trois paramètres structurent la survenue d’un TMS :
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L’intensité de la contrainte
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efforts physiques importants (port de charges, poussées/tractions) ;
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amplitude articulaire extrême ou posture contraignante ;
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force de préhension importante, outils vibrants, etc.
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La durée / répétitivité
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geste répété des centaines ou milliers de fois par jour ;
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maintien prolongé d’une posture (station debout, assise statique, bras en l’air…).inrs.fr+1
-
-
Le manque de récupération
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absence de pauses ;
-
alternance insuffisante des tâches ;
-
horaires longs / travail en flux tendu.
-
Lorsque la combinaison de ces facteurs dépasse les capacités de l’organisme, les tissus (tendons, muscles, articulations) s’abîment plus vite qu’ils ne se réparent → micro-lésions, inflammations, douleurs, puis pathologies chroniques.
Les facteurs biomécaniques : efforts, postures, gestes répétitifs
Ce sont ceux que l’on visualise le plus facilement sur le terrain :
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efforts physiques : port de charges, manutention, poussage/traction, serrage ;
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postures contraignantes :
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bras au-dessus des épaules, dos fléchi ou vrillé, appui prolongé sur les genoux ;
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-
gestes répétitifs :
-
petites amplitudes à cadence élevée (picking, emballage, saisie informatique…) ;
-
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vibrations (main-bras, corps entier) ;
-
travail de précision demandant une forte fixation posturale.inrs.fr+1
Ces contraintes mécaniques créent :
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tensions musculaires continues ;
-
compression de structures (tendons, nerfs) ;
-
usure des cartilages et structures articulaires.
Les facteurs organisationnels : cadence, pauses, effectifs, flux
Les TMS ne sont jamais uniquement « une question de geste ». Ils sont aussi le résultat de l’organisation du travail :
-
pressions temporelles (cadences, délais, flux tendu) ;
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horaires et temps de travail (travail de nuit, absence de pauses, heures sup répétées) ;
-
manque de polyvalence / alternance des tâches ;
-
sous-effectif, remplacement insuffisant ;
-
changements technologiques mal accompagnés.
Ces facteurs limitent la marge de manœuvre de l’opérateur, augmentent la répétitivité et réduisent la capacité de récupération.
Les facteurs psychosociaux : stress, pression, autonomie
Les facteurs psychosociaux sont reconnus comme contribuant à la survenue ou à l’aggravation des TMS
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travail monotone, faible autonomie ;
-
forte pression du temps, objectifs inatteignables ;
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manque de reconnaissance ;
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relations sociales dégradées (conflits, manque de soutien) ;
-
insécurité de l’emploi ou peur de perdre son poste.
Ils agissent notamment via :
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une tension musculaire accrue liée au stress ;
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une altération de la perception de la douleur ;
-
une baisse de la capacité à demander de l’aide, à signaler ses difficultés, à proposer des améliorations.
Les facteurs individuels : un terrain, pas une cause
L’âge, le sexe, l’état de santé général, l’activité physique ou les antécédents médicaux peuvent moduler la sensibilité au risque de TMS – mais ils ne sont pas les causes premières.
Les études montrent par exemple que si les femmes sont plus touchées, c’est surtout parce qu’elles occupent davantage des emplois à forte pression temporelle et faible autonomie, propices aux TMS.
Pour un QHSE, l’enjeu est de ne pas individualiser le problème : on agit d’abord sur le travail, pas sur les personnes.
Le cycle d’évolution d’un TMS : reconnaître les signaux faibles
Comprendre l’évolution d’un TMS aide à mettre en place une détection précoce.
Phase 1 : Inconfort et fatigue musculaire
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douleurs intermittentes, non constantes ;
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disparaissent au repos ou le week-end ;
-
pas encore d’impact majeur sur la performance.
C’est le moment idéal pour agir : ajustements de poste, organisation, formation aux bons gestes, etc.
Phase 2 : Douleur persistante et gêne fonctionnelle
-
douleurs plus fréquentes, parfois nocturnes ;
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gêne fonctionnelle dans certains gestes ;
-
consultation médicale, premiers arrêts de travail possibles.
À ce stade, les mesures doivent être structurelles :
-
modification de la conception du poste,
-
révision des cadences,
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re-répartition des tâches,
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plan de maintien dans l’emploi.
Phase 3 : Pathologie chronique et conséquences professionnelles
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diagnostic médical posé (tendinite, canal carpien, épicondylite, lombalgies chroniques…) ;
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douleur durable, parfois irréversible ;
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restrictions d’aptitude, reconversion, voire inaptitude.
L’entreprise subit alors pleinement le coût humain et financier des TMS… alors qu’une partie de ces situations aurait pu être évitée avec un suivi systématique des signaux faibles.
Comment identifier les risques TMS dans l'entreprise ?
Pour prévenir, il faut comprendre le travail réel et non seulement les procédures.
Les données à analyser : AT/MP, restrictions, remontées terrain
Un QHSE dispose de plusieurs gisements de données :
déclarations d’accidents du travail et maladies professionnelles ;
fiches de poste, études ergonomiques existantes ;
rapports du médecin du travail, CSSCT, bilan social ;
remontées du terrain (presque-accidents, observations, RPS, etc.) ;
enquêtes internes (questionnaires, entretiens).
Un outil comme Winlassie permet de centraliser ces données, d’éviter les pertes d’information et de faciliter l’analyse transversale (par atelier, par métier, par tâche).
Observer le travail réel : méthodes, observations, entretiens
L’analyse de poste doit s’appuyer sur :
Des observations sur le terrain
filmage / photos (avec accord) ;
relevés d’angles, de charges, de distances ;
temps de cycle, temps de repos.
Des entretiens avec les opérateurs
comprendre les « astuces » et contournements ;
identifier les contraintes ressenties (gestes difficiles, moments de stress, etc.).
Une analyse pluridisciplinaire
QHSE / ergonomie ;
médecin du travail & infirmier ;
managers de proximité ;
représentants du personnel.
Evaluer les facteurs de risque : RULA, REBA, OWAS, grilles internes
On peut utiliser :
des méthodes d’observation (RULA, REBA, OWAS, etc.) ;
des grilles internes construites sur la base des indicateurs INRS (efforts, postures, répétitivité, etc.).
Objectif :
Mettre en évidence les situations les plus exposantes pour prioriser les actions.
Mettre en place une démarche de prévention TMS efficace
Les recommandations de l’INRS proposent une démarche structurée en 4 grandes étapes, avec trois actions transversales : mobiliser, communiquer, évaluer.
Etape 1 : L’engagement de la direction et la structuration du projet
Sans engagement explicite, la démarche s’essouffle vite.
Actions clés :
formaliser un objectif TMS (dans le document unique, la politique santé-sécurité) ;
identifier un pilote de projet (souvent QHSE ou RH) ;
prévoir des moyens : temps, budget, accompagnement externe si besoin ;
intégrer la prévention des TMS dans les instances de dialogue social.
Etape 2 : Réaliser un état des lieux objectif et partagé
But : dresser un diagnostic global de la situation.
analyse des données existantes (AT/MP, restrictions d’aptitude, absentéisme…) ;
cartographie des postes / unités de travail les plus exposées ;
identification des métiers sensibles (production, logistique, soins, aide à domicile, bureau…).
Avec un outil comme winlassie, on peut :
visualiser les tendances (taux de fréquence TMS, répartition par service, etc.) ;
repérer les clusters de situations à risque (ex. : forte concentration d’AT et de restrictions sur un même atelier).
Etape 3 : Analyser les situations de travail les plus exposées
Pour les postes les plus exposés, on mène une analyse détaillée :
Décrire le travail réel
succession des actions, variantes, aléas ;
différences entre jour/nuit, début/fin de poste.
Identifier les facteurs de risque
biomécaniques (postures, efforts, répétitivité) ;
organisationnels (cadence, pauses, effectif) ;
psychosociaux (relations, contraintes de temps).
Repérer les déterminants sur lesquels agir
conception des équipements / outils ;
flux, organisation, répartition du travail ;
niveau de formation, procédures, autonomie.
Etape 4 : Transformer les postes et l’organisation du travail
Les actions de prévention TMS se classent en plusieurs niveaux.
Agir sur la conception des postes et des outils
adapter les hauteurs de travail (plans réglables, tables élévatrices) ;
réduire les ports de charges (convoyeurs, aides à la manutention, élévateurs) ;
rapprocher les zones de préhension ;
limiter le travail bras en l’air (réorganisation du stockage, choix d’outils adaptés) ;
choisir des outils ergonomiques (poignées adaptées, poids limité, réduction des vibrations).
Agir sur l’organisation du travail
revoir les cadences et le temps alloué à chaque tâche ;
instaurer de vraies pauses de récupération ;
organiser la polyvalence pour varier les sollicitations ;
renforcer les équipes pour limiter le travail en flux dégradé.
Agir sur les compétences et les pratiques
former les salariés aux gestes et postures adaptés au contexte réel de travail ;
former les managers à repérer les signaux faibles (plaintes, modifications de gestes, baisse de performance) ;
intégrer un module TMS dans tout projet de changement (nouveau process, nouvelles machines, réimplantation).
Suivre et évaluer
définir des indicateurs de suivi TMS :
nombre de déclarations de douleurs ;
nombre d’AT/MP liés aux TMS ;
restrictions d’aptitude ;
taux d’absentéisme des postes ciblés ;
suivre l’évolution dans le temps et ajuster les actions.
Ici encore, une solution comme Winlassie permet de :
suivre les indicateurs dans un tableau de bord dédié TMS ;
relier les actions réalisées (formations, aménagements, projets) aux résultats observés (diminution des AT, baisse de la sinistralité TMS, etc.).
Les actions de prévention TMS : techniques, organisationnelles et humaines
La prévention des TMS repose sur un principe central : agir sur le travail avant d’agir sur le travailleur. Les mesures efficaces ne se limitent donc pas à des formations gestes & postures ; elles doivent intégrer des actions techniques, organisationnelles et humaines, pensées de manière cohérente.
L’objectif : réduire les contraintes biomécaniques, augmenter la marge de manœuvre des opérateurs et améliorer la capacité de récupération.
Une démarche performante combine généralement :
l’amélioration physique des postes (ergonomie, outillage, aménagements) ;
une réorganisation des modes opératoires et des rythmes de travail ;
le développement des compétences individuelles et managériales ;
un suivi régulier d’indicateurs pour piloter et ajuster les actions.
Adapter les postes et les équipements : solutions ergonomiques
L’aménagement ergonomique est souvent le levier le plus visible et immédiat pour réduire les facteurs de risque TMS. Il s’agit de concevoir le poste autour de l’humain, et non l’inverse.
Ajuster les hauteurs de travail
Plans de travail réglables (manuels ou électriques) pour limiter les flexions/déviations du dos.
Hauteurs optimisées pour éviter le travail bras levé ou épaules relevées.
Réduire les ports de charges et les efforts physiques
Tables élévatrices, palonniers, potences, diables électriques, chariots motorisés.
Convoyeurs pour éliminer les manutentions longues ou répétitives.
Réduire la répétitivité des gestes
Automatisation partielle (mise en caisse, vissage, manutentions légères).
Outils ergonomiques : poignées adaptées, déclenchement sans force, outils anti-vibratiles.
Améliorer les zones d’atteinte
Rapprocher les pièces, outils et consommables de la zone d’action.
Limiter les torsions et contorsions (plateaux tournants, rangements adaptés).
Garantir un environnement propice
Éclairage suffisant pour réduire la tension visuelle et posturale.
Sols plans, antidérapants, et espace de circulation cohérent.
Ces ajustements améliorent non seulement la santé, mais aussi la productivité, la qualité et la sécurité globale.
Réorganiser le travail : cadences, pauses, polyvalence
Une prévention TMS durable repose autant sur l’organisation du travail que sur les équipements. Même un poste ergonomique peut devenir générateur de TMS si les contraintes temporelles ou organisationnelles sont mal maîtrisées.
Ajuster les cadences et les temps de cycle
Révision des temps opératoires réels.
Suppression des objectifs inatteignables ou non adaptés au travail réel.
Intégration d’aléas prévisibles (pannes, micro-arrêts, variabilité des tâches).
Introduire de vraies pauses de récupération
La récupération est un déterminant central des TMS.
Pauses courtes et fréquentes plutôt que longues et rares.
Micro-pauses intégrées au process (ex : alternance automatique des tâches).
Organiser la polyvalence pour limiter la répétitivité
Alternance entre tâches sollicitant différents groupes musculaires.
Rotation planifiée et non improvisée.
Formation polyvalente pour éviter la surcharge d’une équipe ou d’un salarié.
Anticiper les variations d’effectifs
Sous-effectif = travail dégradé = risques TMS multipliés.
Mise en place de suppléants sur les postes critiques.
Intégrer les TMS dans les projets d’évolution
Nouvelle machine = nouvelle analyse de risque.
Réimplantation d’atelier = revue ergonomique complète.
La réorganisation est souvent l’action la plus rentable :
elle améliore la performance sans nécessairement nécessiter d’investissements lourds.
Développer les compétences : gestes, mangement et communication
Les actions humaines accompagnent et renforcent les actions techniques et organisationnelles. Elles permettent aux équipes de comprendre, adopter et maintenir les bons comportements dans la durée.
Former aux gestes et postures… mais dans le contexte réel
La formation n’est efficace que si elle :
est pratiquée directement sur le poste réel ;
prend en compte les contraintes du travail (cadence, espace, variation) ;
propose des stratégies alternatives concrètes (prendre autrement, organiser différemment, anticiper).
Former les managers de proximité
Les managers sont la clef pour maintenir les pratiques dans le temps.
Ils doivent savoir :
repérer un salarié en difficulté (ralentissement, modification de geste, plaintes) ;
réagir face à un signal faible (ajuster les tâches, alerter, accompagner) ;
animer la prévention au quotidien (briefing sécurité, rappel de bonnes pratiques).
Développer une culture de communication ouverte
Encourager la remontée spontanée des douleurs ou gênes.
Valoriser les propositions d’amélioration.
Mettre en place des rituels : points 5 minutes, tours terrain, boîtes à idées, feedback visuel.
Impliquer les opérateurs dans la conception
Les salariés ont la meilleure connaissance du travail réel.
Leur participation permet :
une analyse plus juste ;
des solutions plus adaptées ;
une adoption rapide et durable des changements.
Suivre les indicateurs TMS pour piloter la démarche
Ce qui n’est pas mesuré ne progresse pas.
La prévention des TMS doit s’appuyer sur des indicateurs fiables et interprétables, permettant de suivre les tendances, valider les actions et prioriser les efforts.
Suivre les indicateurs réactifs (ce qui s’est déjà produit)
Nombre d’accidents du travail liés aux TMS.
Nombre de maladies professionnelles reconnues.
Restrictions d’aptitude et demandes d’aménagements de poste.
Absentéisme sur postes exposés.
Ces indicateurs montrent l’impact… mais souvent trop tard.
Suivre les indicateurs prédictifs (signaux faibles)
Ce sont les plus précieux pour agir avant la casse :
Déclarations de douleurs ou inconforts.
Observations terrain (postures, gestes répétitifs, efforts).
Temps de récupération insuffisant.
Difficultés remontées lors des entretiens individuels.
Charge physique perçue (questionnaires type Borg, EVA).
Analyser les tendances
Par atelier / métier / tâche.
Par unité de temps (mois, trimestre, année).
Avant / après mise en place d’une action.
Piloter les plans d’actions
Un tableau de bord TMS doit permettre de visualiser :
quelles actions sont en cours ;
leur niveau d’achèvement ;
leur impact sur les indicateurs ;
les priorités à venir.
Utiliser un outil QHSE pour fiabiliser le pilotage
Un logiciel comme Winlassie :
centralise toutes les données TMS ;
évite la perte d’information ;
facilite les analyses transversales ;
automatise les tableaux de bord ;
garantit la traçabilité vis-à-vis du CSE, des auditeurs ou des organismes externes.
Comment un logiciel QHSE comme Winlassie facilite la prévention TMS ?
Sans entrer dans le détail technique, un logiciel QHSE comme Winlassie peut jouer un rôle clé à plusieurs niveaux.
Centraliser les données TMS et les signaux faibles
fiches d’événements (douleurs, incidents, AT) standardisées ;
intégration des données médicales anonymisées (via le service de santé au travail) ;
traçabilité des restrictions d’aptitude et aménagements de poste.
Piloter les actions avec des tableaux de bord TMS dédiés
tableaux de bord TMS par site, atelier, métier ;
visualisation des tendances (sur 3 à 5 ans) ;
identification des postes « rouges » à traiter en priorité.
Assurer la traçabilité et l’amélioration continue
plan d’actions TMS partagé entre QHSE, RH, managers ;
affectation des responsables, échéances, budget ;
suivi de l’avancement (réalisé / en cours / en retard) ;
traçabilité pour les audits internes, externes, CSE, etc.
Bonnes pratiques pour un management TMS performant
Pour qu’une démarche TMS fonctionne dans la durée, quelques principes sont incontournables :
Associer le terrain dès le début
co-construire le diagnostic et les solutions ;
respecter l’expertise des opérateurs sur leur travail.
Éviter les approches uniquement individuelles
les stages de « gestes et postures » ne suffisent pas :
ils complètent, mais ne remplacent pas les actions sur l’organisation et la conception.
Intégrer les TMS dans tous les projets
travaux neufs, choix d’équipements, réorganisations ;
revue systématique des risques TMS dans les études de dangers / DUERP.
Suivre des indicateurs adaptés
ne pas se limiter aux accidents reconnus ;
suivre aussi les signaux faibles (douleurs, déclarations internes).
Communiquer régulièrement
partager les avancées, valoriser les réussites ;
expliquer les choix (pourquoi tel changement, quels bénéfices pour les salariés).
FAQ – Questions fréquentes sur les TMS
« Un salarié se plaint de douleurs : on fait quoi concrètement ? »
L’écouter et prendre la plainte au sérieux.
Vérifier si d’autres salariés du même poste signalent des gênes similaires.
Informer le service de santé au travail, le QHSE, le manager.
Mettre en place des mesures provisoires (ajustement de tâches, aide ponctuelle, matériel) le temps d’analyser plus finement.
Enregistrer le cas dans l’outil QHSE pour assurer le suivi.
« Les TMS, c’est surtout une question de sport / de condition physique, non ? »
Non. L’activité physique est un facteur protecteur, mais elle ne compense pas un travail mal conçu, trop intense ou sans récupération. Les TMS sont avant tout un problème d’organisation et de conception du travail.
« On a déjà fait une formation gestes et postures, pourquoi ça continue ? »
Parce que :
la formation seule ne modifie pas les cadences, la répartition du travail, la hauteur des plans, etc.
si les contraintes organisationnelles restent fortes, les salariés reviennent rapidement à des gestes « efficaces » mais délétères.
La solution : combiner actions techniques, organisationnelles et humaines, et suivre leur impact dans la durée.
À retenir
Les TMS sont le premier risque de santé au travail et un enjeu stratégique pour les entreprises.inrs.fr+1
Ils résultent de l’addition de facteurs biomécaniques, organisationnels et psychosociaux.
La prévention efficace repose sur une démarche structurée : engagement, diagnostic, analyse approfondie, transformation des situations de travail.
Les signaux faibles (douleurs, gênes, plaintes) doivent être pris en compte tôt.
Un outil comme winlassie permet de centraliser les données, de piloter les plans d’actions TMS et de suivre les résultats.